Les chats tombent-ils souvent ? Quelles sont les conséquences de ces chutes ? Est-il vraiment important de sécuriser ses fenêtres et balcons ? Habemus Papatte répond à toutes ces questions et fait le point avec vous sur les chutes accidentelles de nos chats de compagnie !
Dans cet article, nous allons parler des chats qui tombent par la fenêtre ou des balcons. Ce n’est certes pas un sujet très folichon, mais il est important de tordre le cou à certaines croyances qui sont préjudiciables à la santé et parfois à la survie de nos compagnons à quatre pattes.
Vous avez sans doute entendu employer çà et là les expressions « chat parachutiste » ou « syndrome du chat parachutiste ». De quoi s’agit-il ?
- Primo, sans rentrer dans des détails biomécaniques, lorsque le chat est en l’air, il commence par se retourner, pattes vers le sol puis, s’il en a le temps, il adopte une position détendue qui offre une grande résistance à l’air, à la façon d’un parachute.
- Segundo, le syndrome du chat parachutiste (high-rise syndrome en anglais) est défini comme l’ensemble des blessures caractéristiques consécutives à la chute d’un chat, qu’elle soit accidentelle ou non, de deux étages ou plus.
Retenons donc que d’une part tous les chats qui sautent ou tombent ne peuvent donc pas être qualifiés de chats parachutistes (ils doivent avoir eu la possibilité de se retourner pour «faire le parachute ») et que, d’autre part, le terme « syndrome du chat parachutiste » concerne les blessures de l’animal (ce n’est pas un état psychologique qui pousserait le chat à sauter ou tomber du balcon !), c’est pourquoi c’est un surtout un terme vétérinaire.
Sans surprise, les jeunes chats, moins expérimentés, moins habiles mais peut-être aussi moins prudents sont les chats qui tombent le plus. L’âge médian est de 1 an et 2 mois (c’est-à-dire que 50% des chats qui arrivent chez le vétérinaire après être tombés ont moins de 1 an et 2 mois). Cela veut tout de même dire que la moitié des chats qui arrivent chez le vétérinaire à la suite d’une chute sont adultes.
S’il est aisé d’attribuer les chutes de jeunes chats à de la maladresse, il convient de prendre conscience que nombre de chutes ont des causes indépendantes de l’habileté du chat : Les causes les plus fréquentes étant : le sursaut (une porte qui claque à l’autre bout de l’appartement ou un coup de klaxon dans la rue suffisent souvent), le changement de l’adhérence des surfaces (par exemple lorsqu’elles sont mouillées) et la focalisation sur une mouche ou un oiseaux qui passe.
On constate que les mâles sont légèrement plus nombreux à chuter que les femelles mais, à vrai dire, toutes les études ne sont pas d’accord sur ce sujet. Il en va de même quant au rapport entre la hauteur de la chute et la gravité des blessures : la corrélation entre ces deux éléments diffère selon les études. En revanche, le substrat sur lequel atterri le chat a son importance : les blessures sont moins graves sur du gazon ou des buissons que sur du béton.
Notez que le fait que le chat retombe souvent sur ses pattes ne l’empêche pas de se blesser, les blessures seront simplement différentes que sur un chat qui n’est pas parvenu à se redresser.
Enfin, on constate logiquement que, sous nos latitudes, la majorité des chutes a lieu en été, lorsque les fenêtres sont ouvertes ; les logements climatisés font donc exception. Certains articles citent la moyenne d’un à deux chats parachutistes par cabinet vétérinaire et par jour en période estivale.
Pour résumer, retenons qu’il n’existe pas vraiment de profil type du chat qui tombe (même s’il faut redoubler de prudence avec les jeunes chats) et que les chutes sont sans lien avec la dextérité ou l’habitude qu’ont les chats, beaucoup de facteurs ne dépendant pas du chat lui-même. Notons deux éléments importants : le fait qu’un chat ne soit jamais tombé ne veut pas dire qu’il ne tombera jamais et un chat qui est tombé n’est pas protégé d’une nouvelle chute, il arrive au contraire qu’un même chat tombe plusieurs fois.
En général, et c’est bien logique, tous les chiffres sur les chats qui ont fait une chute proviennent des vétérinaires. En effet, ce sont eux qui reçoivent les chats blessés et sont donc à même de compiler des données sur le sujet.
Mais quelle est la proportion de chats qui chutent ? Que deviennent les chats qui sont tombés et qui n’ont jamais vu le vétérinaire ? Et finalement, est-il vraiment important de sécuriser fenêtres et balcons ou peut-on compter sur la chance ?
Chez Habemus Papatte, il nous a semblé important d’aller chercher des informations directement auprès des propriétaires. Cela nous permet d’avoir une vue d’ensemble en incluant les chats qui ne sont pas allés chez le vétérinaire après leur chute, mais aussi sur les chats qui ne sont jamais tombés.
En novembre 2020, vous étiez 315 à répondre à notre sondage et nous vous en remercions ! 11 questionnaires ont dû être mis de côté car ils comportaient des incohérences, c’est donc un panel de 304 humains et de 1671 chats (chaque humain répondant aux questions pour les chats avec qui il a vécu par le passé ou avec qui il vit actuellement) qui a servi de base de travail.
Le premier chiffre frappant est le suivant : 47% des propriétaires de chats ont déjà vécu la chute d’un ou plusieurs de leurs chats (fenêtre ou balcon). Parmi ceux-là un propriétaire sur trois a vécu au moins une deuxième fois cet incident (parfois une troisième et une quatrième fois).
Ramené au nombre de chats de notre sondage, ce sont 14% des chats qui sont tombés au moins une fois.
Il est important de noter ici que notre questionnaire sondait indistinctement les foyers ayant installé ou pas des protections de fenêtres et de balcon pour prévenir ces accidents et ne faisait pas non plus de distinguo entre les foyers vivant en rez-de-chaussée ou en étage. On peut donc raisonnablement penser que les pourcentages cités plus haut seraient significativement plus élevés si on ne sondait que les foyers en 1er étage ou plus dont les fenêtres et balcons ne sont pas sécurisés.
Le second chiffre remarquable, et c’est une bonne nouvelle, c’est que le taux de survie révélé par notre sondage est plutôt haut : entre 88% et 93%. Ces chiffres sont en corrélation avec ceux des vétérinaires.
Notre sondage a permis de chiffrer le pourcentage de chats perdus à la suite d’une chute : 5% des chats tombés ne sont pas retrouvés immédiatement. Parmi ceux-là seul 1 sur 4 est récupéré après quelques jours ; on ne sait pas ce que deviennent les autres, ni s’ils ont survécu à la chute.
Finalement, ce sont presque 13% des propriétaires de chats tombés qui ne reverront pas leur animal, soit que celui-ci soit décédé, soit qu’il ait disparu et n’ai pas été retrouvé.
Notre sondage n’a révélé aucune corrélation entre la hauteur de la chute et la gravité des blessures. 67,5% des chats n’ont, après leur chute, soit aucune blessure soit des bobos mineurs.
20,5% ont des blessures réelles nécessitant des soins importants et une convalescence et, parmi ceux-là, le pronostic vital est engagé pour 4,5%. Parmi ces derniers, plus de la moitié gardera un handicap à vie.
7% des chats de notre sondage sont décédés dans les 24h suivant leur chute.
Certains vous diront que, puisque le taux de survie est haut, on peut se passer de sécuriser son logement. Faisons une analogie : les chutes de fenêtres ou balcons sont jusqu’à deux fois et demie plus meurtrières pour les chats que ne le sont les accidents de voiture pour les humains. Le fait que 95% des victimes d’accidents de la route survivent justifie-t-il que l’on roule sans ceinture ? Se concentrer sur le taux de survie, c’est aussi oublier que 1 chat sur 5 souffrira d’importantes blessures. Alors, comment faire ? Que veut dire sécuriser une fenêtre ou un balcon ?
La première chose à savoir, c’est que sécuriser ne veut pas dire cacher la vue. Au contraire ! Les chats ont besoin de cette vue, c’est leur télévision personnelle. Plus vous boucherez la vue, plus vous risquer de générer de la frustration ou de l’ennui (sans compter que certains chats deviennent extrêmement créatifs quand il s’agit d’avoir un point de vue sur l’extérieur). Jetez donc aux oubliettes vos idées de palissades, et autres murailles infranchissables et optez pour des matériaux translucides.
Le matériau le plus abordable est en général le filet. Méfiez-vous des mailles trop larges et surtout bannissez les moustiquaires et filets en nylon transparent qui se déforment et se déchirent beaucoup trop facilement.
L’idéal est le filet petites mailles (environ 3x3cm) avec renfort en fil de fer ou à cordage épais qui empêche le chat de le découper avec les dents. Ces filets existent en vert, noir ou blanc ; à vous de choisir ce qui sera le plus discret.
On s’imagine souvent qu’il est nécessaire de percer pour le poser mais en réalité, avec de la créativité, vous trouverez plein de façons de sécuriser votre balcon ou fenêtre sans percer les murs : vous pouvez construire ou faire construire un cadre (fixe ou amovible) sur lequel est fixé le filet, vous pouvez également utiliser des crochets aimantés pour fixer le filet si vous disposez d’une structure métallique, une autre possibilité est d’utiliser des crochets Bird-tech qui se fixent avec de la silicone, certains utilisent des barres de douches sans perçage pour servir de cadre au filet, d’autres enfin utilisent des colliers de serrage en plastique pour fixer des supports aux rambardes existantes. Dernièrement un internaute à eu l'excellente idée de sécuriser son balcon grâce à des étagères grillagées modulables !
N'oubliez pas que les chats sont d'excellents grimpeurs et que filets et grillages serviront d'échelles à leurs petites pattes, il faut donc penser à fermer en hauteur, horizontalement, votre balcon et à fixer solidement le filet.
Concernant les fenêtres, pensez que fenêtres oscillo-battantes et Vélux représentent le double risque de laisser passer le chat mais également bien souvent de le "coincer", cet autre accident ayant régulièrement une issue tragique.
Si vous n’êtes pas bricoleurs, sachez que des entreprises se sont spécialisées dans la protection des fenêtres et balcons, avec ou sans perçage.
Vous trouverez, à la fin de cet article de multiples liens pour amorcer votre réflexion. N’hésitez pas à surfer sur internet car nombreuses sont les personnes qui sont heureuses de partager leurs bonnes idées sur le sujet !
Pour résumer, souvenez-vous que nous avons tordu le cou aux idées reçues suivantes :
Nous espérons que cet article vous aura permis d’avoir une vue globale sur ce sujet important.
N’hésitez pas à informer vos proches, à partager cet article et à nous communiquer vos idées et tutoriels sur le sujet, nous les partagerons avec plaisir avec la communauté Habemus Papatte !
Silvia, Habemus Papatte
Liens :
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Sources :
Mis à jour le 31 mai 2021